LES SITES DE CONSTRUCTION

Localisation

A partir de 1882, l'espace de la construction des navires à Saint-Nazaire s'organise entre la Loire et le bassin de Penhoët. Côté estuaire, les cales inclinées constituent le centre de constructiondes coques des navires ; cotê bassin de Penhoët, les trois formes de radoub, terminées en 1884, et les quais d'armement permettent les travaux d'armement et de montage-bords. Lorsque la partie coque est achevée, le navire est lancé dans les eaux de l'estuaire puis remorqué jusqu'aux quais d'armement.

Leur évolution

En 1905, un rallongement est effectué à l'avant de la forme n°1 de radoub.

En 1907, un second rallongement, prolongé jusqu'à 230 mètres, est réalisé sur cette même forme.

En 1909, deux grues de type Titan d'une force de levage de 150 tonnes viennent remplacer les trépieds oscillants de 100 tonnes de levage, de 1882.

En 1911, le "Condorcet" est l'un des grands cuirassés construits en ce début de siècle.

Entre 1882 et 1939, les deux chantiers Loire et Penhoët sont munis chacun en moyenne de six cales inclinées.

A partir de 1930, avec l'introduction progressive de la soudure au détriment du rivetage, la totalité de ces cales traditionnelles disparaît peu à peu. La première étape de ce changement est la construction de la forme Jean-Bart aux chantiers la Loire entre 1936 et 1939, qui supprime quatre cales sur six (la dernière cale à disparaître sera la n°1 du chantier de Penhoët).

La conception de cette cale Jean Bart est révolutionnaire. Cet ouvrage comprend une forme de construction (300m x 48,3m) et parallèlement une "souille" (300m x 46m) terminée par une ouverture de sortie fermée par un bateau-porte. Entre la forme et la souille une grue installée en 1936, d'une puissance de 240 tonnes, se déplace sur des rails : la grue "GUSTO " (appelée plus tard "la grand-mère"). Ainsi le 1er navire réalisé dans cette cale le cuirassé "Jean Bart" a été construit à plat et à sec (sur lignes de tins) dans la forme de construction. Celle-ci est mise en eau une fois la coque achevée pour permettre au futur "Jean Bart" d'accéder latéralement dans la souille profonde où il fut armé. Grâce à cette cale les navires n'accèdent aux eaux libres de l'estuaire qu'une fois achevés sans connaître l'épreuve délicate du lancement .
En 2001, on a étendu l'aire de prémontage du tiers de sa surface. Résultat, elle atteint 47000 m² et la voie de roulement des portiques Krupp et Paris a été allongée de 90 m.

En 1932, la plus grande modification au port est alors la construction de la forme Joubert qui a permis un accès direct au bassin d'armement de Penhoët pour le "Normandie". Celui-ci est lancé avec ses 30000 tonnes d'acier glissant à l'aide d'un berceau.

Les cales, bien que numérotées, étaient de fait "baptisées" par les ouvriers. Ils leur donnaient le nom du navire qui avait bénéficié le premier de ses installations de lancement. Ainsi, la cale n°1 de 310 mètres de long du chantier de Penhoët devient d'abord la cale du "Normandie" (de 1932 à 1960) puis sera la cale du "France" à partir de 1960. La cale était aussi le lieu de tout un rituel ouvrier et patronal au moment des lancements.

Commencé en 1936 avec la construction de la forme Jean-Bart, le déploiement des chantiers sur l'estuaire connaît sa phase la plus importante autour de 1970. En 1966, la forme Jean Bart est transformée en une seule ligne de production, et rallongée jusqu'à 900 mètres. On lui adjoint une aire de prémontage sur toute sa longueur.

Dès 1967, deux portiques y furent installés : un portique Joseph Paris de 240 tonnes de puissance et de 45 mètres de largeur, desservant l'aire de prémontage ; un portique Krupp, géant de 130 mètres de largeur et de 750 tonnes, recouvrant tout l'ensemble de manutention.

Situation actuelle du site

La baie artificielle créée par l'allongement du chantier vers le sud-est est alors comblée par l'établissement de nouveaux terres-pleins pour monter des ateliers de préfabrication supplémentaires et surtout par le creusement d'une nouvelle forme profonde longue de 450 mètres par 95.

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